Un assassinat au château de Blois

L’assassinat du duc de Guise
23 décembre 1588

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En 1588, nous sommes en pleine guerre de religions. Le massacre de la Saint Barthélémy a eu lieu 16 ans plus tôt. Le duc de Guise est le chef de la Ligue (parti des catholiques), il est tout puissant. Il est même plus puissant que le roi Henri III.

Le duc de Guise oblige le roi Henri III à convoquer les Etats Généraux dans une grande salle du château de Blois. 500 députés participent à cette réunion, presque tous soutiennent le duc de Guise. Celui-ci souhaite que les députés votent le départ, la déchéance du roi !

La salle des Etats généraux à Blois

Henri III ne voit plus qu’une seule solution : il doit se débarrasser du duc de Guise en le faisant assassiner ! 

Château de Blois, 8 heures du matin, le 23 décembre 1588 : 20 gentilshommes fidèles au roi ont été choisis pour abattre le duc. Huit d’entre eux, armés de poignards qu’ils dissimulent sous leurs manteaux, se tiennent dans la chambre du roi. Les douze autres, armés d’épées, se cachent dans le cabinet vieux…
Le secrétaire d’Henri III prévient alors le duc de Guise que le roi voudrait le voir et l’attend dans le cabinet vieux. Pour gagner ce cabinet, il faut traverser la chambre du roi. Le duc y pénètre et les huit hommes présents le saluent. Il se dirige vers la gauche pour aller dans le cabinet vieux, mais là il se trouve nez à nez avec ceux qui l’attendent, l’épée à la main. Il veut reculer mais les huit hommes lui coupent la retraite, ils se jettent sur lui, le saisissent aux bras et aux jambes, roulent son manteau autour de son épée. Le duc renverse quatre de ses agresseurs, en blesse un cinquième avec son drageoir*. Il entraîne la meute jusqu’au bout de la chambre et revient tomber près du lit du roi en gémissant.

Le roi, écartant le rideau derrière lequel il s’était caché, se serait écrié à la vue du corps de son rival : « Mon Dieu qu’il est grand ! Il est encore plus grand mort que vivant ! »

La reine-mère Catherine de Médicis était présente au château de Blois ce jour-là, elle était malade car elle avait pris froid. Son fils Henri III ne lui avait pas fait part de son plan d’assassinat. Elle sera très mécontente d’apprendre la mort du duc de Guise. Elle mourra quelques jours plus tard, le 5 janvier 1589, d’une pleurésie*.

*drageoir = un poignard
*pleurésie = maladie des poumons

 

Assassinat du duc de Guise, peinture de Paul Delaroche, réalisée 246 ans plus tard en 1834.

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